A mon avis,
Sur le plan médical : Compte tenu des progrès des médications anti-douleur, il ne devrait plus exister de cas où c'est la souffrance du patient qui dicte la décision.
On a même observé des situations où celui-ci est maintenu en coma médicamenteux pour lui éviter un inconfort douloureux lié à l'obligation, pendant les soins, de renoncer à des addictions diverses (alcool, cigarettes ou autres...)
Donc, sur le plan médical, la desespérance d'aboutir à une amélioration des conditions de vie acceptables par la personne malade serait le seul motif pouvant être moralement évoqué.
Et à ce niveau, les statistiques ne donnent jamais un taux de 100%.
Que ceci s'applique à l'amélioration des conditions ou à l'amélioration de l'adaptation du patient à ses nouvelles contraintes.
Par contre, le malade peut, s'il le souhaite, renoncer à un traitement qu'il estime un "acharnement thérapeutique" et décharger l'équipe médicale de sa responsabilité de lui dispenser des modalités de soins qu'il refuse, (Comme il signe une décharge pour sortie d'hôpital non décidée par le médecin), tout en maintenant le traitement anti-douleur.
Quant aux cas de malades inconscients, une procédure de mise sous tutorat (donc avec incapacité hypercontrôlée) permettrait à un tiers -si possible, parent proche- de décider en son nom.
Sur le plan politique : Je suis contre l'euthanasie pour la même raison que je suis contre la peine de mort.
En effet, quand une Loi est promulguée, elle couvre trop large pour assurer la certitude qu'elle ne sera pas employée, soit par erreur (et dans ce cas, c'est irréversible), soit à des fins totalement étrangères aux attentes des interessés et même, parfois, au service exclusif d'intérêts privés qui peuvent être tout à fait contraires à la morale collective.
On ne manque pas d'exemple.
Le passé nous a donné aussi des exemples précis où le motif médical invoqué n'était qu'un outil pour interner des génants estimés fous. L'internement est moins radical que la peine de mort (ou l'euthanasie) et, là encore, on dispose d'exemples d'internés revenus à la vie sociale, ce qui n'est pas le cas des condamnés à la peine de mort parfois réhabilités et médaillés à titre posthume !!!
Néanmoins :
- Au même titre que l'acharnement thérapeutique doit être règlementé afin que les soignants se comportent plus en médecins qu'en chercheurs, oubliant que le patient n'est pas un cobaye,
- Je pense que les méthodes actuelles dont on dispose (dont sérum dit de vérité et j'en passe sans doute des plus efficaces pas forcément violentes) ne devraient pas permettre à un individu, dont on a trouvé du sang de la victime recherchée dans le coffre de son véhicule, de rester enfermé dans son silence.
Et pour tout cela une attitude humaine juste suffit. La législation actuelle la permet.
Que nos politiques planchent sur des sujets de conditions de vie collective.
En ce domaine, on est loin d'avoir les Lois qui conviennent car depuis Napoléon la Société a nettement plus évolué que la Législation et, si on ne modifie pas la trajectoire, les inégalités qui augmentent de façon exponentielle vont bientôt faire éclater l'élastique qui maintient les populations dans un contexte suffisament solidaire pour garantir la Paix sociale.
Fait pour servir ce que je dois.
A bientôt
Françoise