Revenons un moment à la finalité d'origine de ce blog :
Je ne voudrais pas frustrer mes premiers lecteurs or j'ai pu constater cette attente en regardant sur ma page "administration". Certains attendaient la réponse à la question :
Le cout de la sous-activité est-il une charge supplétive ?
Oh que non ! Il est une charge non incorporable, stérile.
La communauté "Formation Continue" m'ayant sollicitée, je vais faire "comme si" nous étions en cours.
Une occasion de réviser vos classiques pour fixer "avant les vacances" ou d'en savoir un peu plus sur les liens et différences entre les calculs de rentabilité analytique et le résultat de l'activité d'après la tenue des livres de comptes (comptabilité dite générale)
La comptabilité analytique permet d'analyser la formation du résultat de l'activité de l'entreprise, non seulement aux différents stades de l'avancement des travaux, mais encore par production, par chantier, par secteur ...
La comptabilité générale, quant à elle, enregistre TOUS les produits et TOUTES les charges par nature sans se soucier de leur origine ou causalité.
Evidemment on s'attendrait à ce que la somme des résultats partiels obtenus par l'analytique donne le résultat global constaté en Comptabilité Générale, celui qui sert de référence au fisc pour déterminer la base de l'impôt dû sur les bénéfices.
En fait, ce n'est pas exactement le cas.
Le rapprochement nécessite le calcul suivant :
Somme des résultats analytiques
+ charges supplétives ( charges inventées et attribuées à telle ou telle activité)
- charges non incorporables (charges existant en comptabilité générale mais non attribuables à de responsables de secteur)
- produits supplétifs (très rares) produits inventés et qui ont permis d'augmenter telle ou telle performance analytique
+ produits non incorporables (produits qui existent mais qui ne sont pas générés par un responsable de secteur)
= Résultat de la comptabilité Générale.
Aucun auditeur, méritant son titre, ne commencera une analyse de rentabilité par secteur avant d'avoir commencé par établir, ou par vérifier, le bien fondé de ce rapprochement.
J'ai encore le souvenir, quand je travaillais dans le bâtiment, d'avoir passé "un certain temps" pour retrouver 5 centimes de francs !!!! d'écart. (même pas 1 centime d'euro!)
De quoi sont constituées les charges supplétives ? C'est variable et au choix de l'entrepreneur :
- Intérêts d'un emprunt fictif, car désormais remboursé, mais qui grevait les résultats antérieurs avec lesquels il veut comparer l'évolution
- Intérêt qu'aurait rapporté le capital et les réserves si l'entrepreneur avait placé les fonds en banque et s'était reposé ( Il veut que le risque entreprise rapporte plus !!!)
- Dotation aux amortisssements fictives de matériel totalement amorti mais néanmoins utile et utilisé pour des fabrications
- Rémunération des heures supplémentaires (non payées) des cadres ou de l'entrepreneur et rémunération des heures passées en avion un dimanche pour se trouver chez des clients éloignés à l'aurore du lundi matin....
- Excédents de sur-activité si on a choisi la méthode analytique (IRFF) Imputation rationnelle (intelligente) des charges fixes en fonction du niveau d'activité et que le niveau d'activité constaté s'est évéré supérieur aux normes attendues (exemple : production de 10.000 doses de médicaments avec un matériel utilisé généralement pour 2.000 doses et qui a pu assurer l'excédent sans surcout REEL autre que les matières consommables. On invente alors, en charge supplétive, un surcout d'amortissement)
Ces charges imaginées pour alourdir le cout analytique n'existent pas en comptabilité générale dont le résultat apparait donc meilleur. Il faut les rajouter aux résultats analytique, voir ci-dessus, pour se rapprocher du résultat "réel".
De quoi sont constituées les charges non incorporables ? De frais qui n'ont aucun rapport avec les performances de l'activité
- Contraventions dont ne sont responsables aucun chef de service
- Certains frais de déplacements et de réceptions que l'intérêt professionnel ne justifie pas assez pour être attribués à tel ou tel responsable d'activité (qui n'est peut-être même pas au courant de leur existence)
- Moins value sur cessions de biens
- Cout de la sous-activité si on a choisi la méthode analytique (IRFF) Imputation rationnelle (intelligente) des charges fixes en fonction du niveau d'activité. (Par exemple les heures non travaillées, et payées à des ouvriers en bâtiment, pour raisons d'intempéries anormalement prolongées)
En produit supplétif ? On pourrait imaginer une majoration fictive du prix de vente d'un produit bradé à un dirigeant alors qu'il était vendable à tarif normal... (j'ai précisé qu'il est assez rare d'en constater)
En produit non incorporable ? : On pourrait imaginer une indemnité d'assurance dont le coût du sinistre avait été constaté initialement en charge non incorporable.
Pour être sincère, je n'ai quasiment jamais rencontré, au niveau des PRODUITS SUPPLETIFS, ces différences dans les rapprochements, que ce soit en entreprise ou dans les cas de problèmes théoriques.
Mais ce n'est pas parce que l'on a pas rencontré quelqu'un ou une situation que l'on doit considérer que celui-ci ou celle-ci n'existe pas.
Je souhaite que cet article ait répondu à la question posée par un chercheur sur google, dirigé vers mon blog, et qui se demandait bien pourquoi. A présent : Il sait.
Sans compter les raisons non incorporables faute d'être identifiables dès aujourd'hui.
A bientôt
Françoise-L.