Et si la crise sociétale avait pour origine cette stratégie, non guerrière mais tout autant efficace, qui évite à l'agresseur de subir la violence d'une défense organisée contre un ennemi déclaré : L'indifférence
Indifférence vis à vis des individus que l'on côtoie
- parce qu'à une époque on en avait besoin
- parce qu'à une époque, les moyens matériels en rendaient leur présence inévitable
- parce qu'à l'époque suivante, les anciens ont laissé les commandes aux nouveaux mais ont emporté, avec leurs affaires, les relations affectives, ou de reconnaissance, vis à vis de ceux qu'ils considéraient tout autant comme leurs employés que comme leurs partenaires.
- parce que l'observation de chercheurs en stratégies de "dégraissage" a révélé aux gestionnaires ce que Gilbert BECAUD avait dénoncé, peut-être (?) en croyant n'aborder que la vie privée.
J'ai rédigé cet article grâce à la conjonction de 2 évènements :
- Le 1er : M'étant rendue à une scène ouverte, j'ai entendu à nouveau cette chanson, interprêtée par un artiste en herbe
- Le 2ème, parce qu'en parlant ensuite avec un jeune "ancien", un homme d'une stature imposante, celui-ci m'a avoué avoir pleuré, avant son départ, de se voir écarté de toutes discussions ou réunions de service.
Je pense que vis à vis d'un adversaire d'une aussi grande violence, il n'aurait pas pleuré mais se serait battu, que ses armes soient ses poings ou la Loi.
Je m'adresse donc à tous ceux qui se sentent agressés mais qui, n'arrivant pas à identifier un ennemi, doutent de leur raison, d'abord, puis de leur raison de vivre, ensuite, pour aboutir à la certitude mortifère que puisqu'ils sont transparents, autant qu'ils disparaissent... pour de vrai.
Et si les grèves n'étaient en fait que le désir de s'affirmer toujours VIVANTS !
Car, si non, pourquoi n'imposerait-on pas des référendums publiés qui auraient l'avantage de dénoncer, à grande échelle, des désaprobations que l'on estime massives ? Ils seraient accompagnées d'excès de zèle, freinant de manière notable l'activité lucrative des entreprises tout en maintenant le paiement des salariés.
Pourquoi ?
Pas parce que je suis la seule à avoir eu cette idée. (Si j'étais géniale, depuis, ça se saurait)
Mais parce que l'une des motivations fondamentales, quasiment prioritaire, des grèves, est de permettre aux "effacés" d'être à nouveau "visibles".
"L'inspiration, cette énigme de l'infini où je me fais l'auteur de ce que j'entends" E. LEVINAS
explique peut-être l'origine de cette vision avant-gardiste de l'auteur des paroles qui suivent :
" L'indifférence"
"Laisse-moi te dire et te redire ce que tu sais
Ce qui détruit le monde c'est :
L'indifférence
Elle a rompu et corrompu
…
Un homme marche, tombe, crève …
Eh bien personne ne l'a vu
…
Elle te tue à petits coups
L'indifférence
Tu es l'agneau, elle est le loup
L'indifférence
Un peu de haine, un peu d'amour
Mais quelque chose
L'indifférence
Chez toi tu n'es qu'un inconnu
…
L'indifférence
Elle fait ses petits dans la boue
L'indifférence
…
Je voudrai la voir crucifiée
L'indifférence
Qu'elle serait belle écartelée
L'indifférence."
Ce qui est rédigé en orange, comme d'habitude, implique des remarques personnelles que je laisse au lecteur le soin de partager ou non.
Au niveau du texte reporté, c'est ce qui résonne en moi, en communion parfaite, avec l'expression de l'auteur.
Françoise