Le concepteur de ce nouveau produit, si on peut dire, est l' entreprise A.S.P. ( Accompagnement, Sensibilisation, Prévention) dont la mission première est : l'assistance aux entreprises dans le domaine de la gestion des ressources humaines :
En particulier :
- Optimiser les performances de l'entreprise par le developpement opérationnel du bien-être au travail
- Interventions en situations de crises et assistance dans la gestion d'évènements traumatiques
- mise en oeuvre de dispositifs de prévention des risques psychosociaux dans le cadre d'une politique de développement durable.
C'est dans l'optique du dernier objectif cité qu'a été mis en place le service "Tickets Psy", lors du dernier trimestre 2008.
Ces tickets sont financés à 100% par les entreprises qui adhèrent à cette initiative (pas de part salariale).
Ils sont délivrés par le medecin du travail, de façon anonyme, aux salariés, qui en font la demande.
Chaque salarié, qui le souhaite, a le droit de recevoir un carnet donnant droit à 10 séances entièrement remboursées, chez un psychologue, un psychothérapeute ou un psychiatre, situé près du domicile ou du lieu de travail du demandeur, et agréé par a.s.p. (Un même salarié ne pourra recevoir, au plus, qu'un carnet de 10 tickets).
Ce qui n'est pas précisé ce sont les modalités d'agrément par a.s.p. des intervenants et si le salarié peut demander à consulter un psychologue, de son choix.
La nature de ce service social, à la marge du domaine médical, peut surprendre, non seulement par son objet mais surtout par le fait qu'elle a impliqué l'intervention de la "medecine du travail" qui a donné son avis favorable et même intervient obligatoirement en tant que partenaire.
l'Ordre des medecins a critiqué vigoureusement cette initiative (encore facultative -aujourd'hui - dans les entreprises) mais l'argumentation du dr Piernick CRESSARD, Président de la section "Ethique et Déontologie" de l'Ordre, est peu convaincante, pour ne pas dire provocante: je cite :
" la medecine n'est pas chargée du bien-être de la société mais de traiter des gens qui présentent des pathologies"
Quand on sait le rôle prouvé du stress, en tant que pourvoyeur en pathologies diverses, on peut se demander si l'action préventive - comme on la pratique déjà, en matière de vaccinations - n'est pas préférable (et beaucoup moins couteuse -contrôle de gestion oblige -) à l'action curative qu'elle aurait évitée.
Et puis, si la medecine n'est pas chargée du bien-être de la société, (ou plutôt du mal-être) qui l'a en charge ?
Nous sommes dans un état laïque !!!
Qu'en est-il du besoin réel de soutien psychologique dans le contexte "Entreprise Contemporaine ?"
Voici les observations affichées par A.S.P :
42% des Français estiment l'ambiance au travail, mauvaise
50% des journées perdus sont causées par le stress
En Allemagne, les arrêts de travail pour causes psychologiques ont augmenté de 74% en 8 ans.
Enfin, d'ici 2020 la dépression nerveuse est annoncée comme principale cause de travail perdu.
Imaginons, hypothèse marginale, que certains de ces désagréments ressentis soient des effets voulus, dans des cas particuliers de stratégies d'entreprise : Dans ces conditions, il est évident que l'antidote ne sera pas recherché par ses soins.
Oui mais !!! Les arrêts de travail et le financement parfois très lourd des soins de santé grèvent le budget des organismes sociaux (cousins de l'Etat).
Ceci explique aujourd'hui la coopération interessée de la Medecine du Travail.
Ceci expliquera peut-être l'obligation sociale qui en résultera demain, si l'essai est concluant.
Le Contrôleur de Gestion peut donc estimer opportun, de prévoir, au même titre que la présence de salariés secouristes pour les problèmes d'ordre physique, des agents ayant une formation en psychologie et affectés à une unité de l'entreprise, neutre par rapport aux unités opérationnelles ( par exemple : Hygiène et sécurité, R.S.E., Développement Durable, éventuellement RH (dans les petites entreprises) ) .
Le salarié déprimé (sur le chemin de devenir dépressif) aurait alors la possibilité de s'adresser à ce personnel (tenu au secret professionnel) en cas de besoin d'un soutien psychologique, pour motif de stress ingérable, de quelque origine qu'il soit.
Si la souffrance est trop lourde, l'agent conseillera, après contact éventuel avec le medecin du travail, l'intervention d'un thérapeute medecin qui pourra prescrire des médicaments (anti-douleur).
Si tel n'est pas le cas, les techniques modernes de traitement de stress (PNL...) devraient permettre (thérapie courte - moins de 10 séances -) de retrouver un équilibre satisfaisant pour régler les problèmes inhérent au phénomène Vie, lui-même.
Au vu des données statistiques évoquées ci-dessus, dans les grandes entreprises, l'efficacité de cette unité serait amortie par le gain en productivité car la bonne humeur partagée rend les relations harmonieuses et favorise les performances du système Entreprise.
Françoise-L.
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